Fulgence Bienvenüe, l'inventeur du métro parisien est né à Uzel

Fulgence Bienvenüe né le 27 janvier 1852 à Uzel, mors à Paris, le 3 août 1936

Fulgence Bienvenüe est le treizième et dernier enfant d'une famille uzelaise.

Son père notaire très cultivé consacrait son temps libre à l'histoire et l'archéologie, se passionnant en particulier pour les monuments antiques de la région. Il a transmis son goût pour les auteurs grecs et latins à son dernier fils, et eut sans doute une influence importante sur ses brillantes études. Son grand-père, Louis-René-François Bienvenuemagistratjuristeécrivain et polémiste, est l'auteur d'une œuvre considérable ; il fut député à la Chambre des représentants en 1815. Son cousin Édouard Bienvenüe (1901-1980) était notaire à Mayenne de 1934 à 1965 et conseiller municipal de cette ville de 1940à 19581.

Sa famille est apparentée notamment au maréchal Foch, ce dernier ayant épousé le  en l'église Saint-Michel de Saint-Brieuc Julie Bienvenüe, petite-cousine de Fulgence, et aux Mazurié de Keroualin de Segré1.

SON PARCOURS

Fulgence Bienvenüe entre à l’âge de dix ans au collège catholique des Eudistes de Valognes et obtient à quinze ans un baccalauréat de philosophie. L’influence de Pascal et Descartes devait le marquer durablement. Son désir d’action le conduit à entreprendre des études en vue de devenir ingénieur, au lycée Sainte-Geneviève tenu par les jésuitesrue Lhomond à Paris, où il prépare le baccalauréat scientifique, puis le concours d’entrée de l’École polytechnique. Il perd sa mère en 1868. Après un échec à ce concours en 1869, il est reçu au 55e rang sur 151 en 18702.

La rentrée a lieu en janvier à Bordeaux, en raison de la guerre puis de la Commune. Le général Riffault, qui commande l’École, renvoie les élèves chez eux sauf une trentaine, mis à la disposition de Thiers, notamment pour la diffusion de messages. Parmi eux se trouve Bienvenüe, qui est pris à partie, le , par des fédérés et placé dans un groupe d’otages. Il est sauvé in extremis par Clemenceau3.

De retour à l’École, Bienvenüe devient l’ami de Foch, qui épousera par la suite une de ses petites cousines, et de Joffre. Classé neuvième à la sortie de l’École, il est admis 5e sur 18 au Corps des Ponts le  et entre à l'École nationale des ponts et chaussées. Il a l’occasion de donner des cours de mathématiques à Charles de Foucauld, avant d’être nommé Ingénieur ordinaire des Ponts et Chaussées de 3e classe le . Cette même année voit le décès de son père.

Il souhaite retourner en Bretagne, mais comme celle-ci est inaccessible aux débutants, il est affecté à l’arrondissement du centre du service ordinaire des Ponts et Chaussées du département de l’Orne à Alençon. Chargé de l’exploitation de 197 kilomètres de routes nationales et d’un système hydraulique de 1 400 kilomètres, ainsi que de l’administration de la pêche et des prévisions météorologiques, il s’attache à améliorer la desserte du territoire par les lignes de chemin de fer. Il s’attelle tout d’abord à la construction du chemin de fer de Fougères à Vire, dont le passage à Mortain est particulièrement difficile à réaliser. Pour son succès, ainsi que la réalisation de la ligne entre Alençon et Domfront, il est proposé pour la Légion d'honneur dès 18794.

Il travaille ensuite sur le tracé de la ligne de Pré-en-Pail à Mayenne, rendu délicat par les contreforts tourmentés qui bordent la région. Trois inventions aident à atteindre l’objectif de desservir tous les villages : la dynamite, le détonateur et le perforateur à percussion4.

Le , alors qu’il s’assure de la sécurité des ouvriers lors d'une « visite d'expropriation » assez mouvementée, un démarrage intempestif le projette sur la voie. Il est amputé de son bras gauche5, faisant preuve d’un stoïcisme impressionnant. Il disait avoir été « exproprié de son bras ». Le , il est fait chevalier de la Légion d'honneur. La ligne ouest est établie en mai et la transversale en octobre.